Abstract
En 1781, Guillaume-Thomas Raynal (1713-1796), ancien directeur du “Mercure de France” et l’un des membres les mieux connus de la République des Lettres, s’exile de Paris pour se soustraire au décret du Parlement (25 mai) qui voulait son emprisonnement. Il ne regagnera la France qu’en 1784, et Paris seulement en 1790. Qu’est-ce qui lui avait attiré la rage du Parlement? La Cour de Paris s’en était prise à quatre volumes qui venaient de paraître sous le nom de Raynal: l’Histoire politique et philosophique de l’établissement et du commerce des Européens dans les deux Indes. Cette oeuvre, célèbre à l’époque, est aujourd’hui l’objet d’une importante édition critique – la première qui en a jamais été faite. Cette entreprise éditoriale récente se saisit d’un moment important de la vie intellectuelle de la France d’Ancien Régime et de la circulation d’informations à l'échelle non seulement européenne mais mondiale. La présente édition de l’Histoire des deux Indes s'avère ainsi un instrument de travail indispensable pour se plonger au sein du débat sur la colonisation au XVIIIe siècle.