Published 2019-09-24
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Abstract
Parmi les territoires que les humains façonnent (empire, État-nation, ville, village, etc.), la « région » aurait-elle la juste taille pour une démocratie directe et un cadre de vie permettant l’autonomie de chacun tout en lui procurant ce dont il a besoin ? L’auteur explore d’abord l’histoire du régionalisme en France, au lendemain du « Printemps des peuples » (1848) jusqu’aux années 1970, qui correspondent à l’épuisement de la revendication régionaliste. Puis, il présente la « biorégion » que pressent Patrick Geddes, dans la lignée d’Élisée Reclus, en prônant le regional survey, que Lewis Mumford tente de réaliser aux États-Unis. Enfin, il expose les conceptions de Kirkpatrick Sale, de Peter Berg et Raymond Dasmann sur le biorégionalisme et celle d’Alberto Magnaghi sur l’école italienne du territorialisme, pour appeler à une confédération européenne des biorégions urbaines. Une biorégion n’est pas décidée d’en-haut, ce n’est pas un territoire administratif. Elle résulte d’une relation particulière entre des habitants et un territoire. Ses « frontières » sont poreuses et malléables. Son économie est entremêlée à son écologie. Diversité et autonomie sont ses maitres-mots.